Un vent d’euphorie a soufflé sur les marchés boursiers la semaine dernière. La nette amélioration observée sur le front sanitaire et l’accélération des plans de déconfinement a nourri les anticipations d’une reprise économique plus rapide qu’anticipée.
Cette phase haussière a plus particulièrement profité aux marchés européens, les indices phares comme l’EuroStoxx 50 ou le CAC 40 enregistrant des progressions à deux chiffres et deux fois supérieures à celle de l’indice mondial MSCI World.
Cette surperformance s’explique par le poids relativement plus important des valeurs cycliques au sein des indices européens dans un contexte où les investisseurs se projettent au-delà du trou d’air actuel et arbitrent leurs positions défensives pour des titres plus sensibles à l’amélioration économique à venir. En outre, nous assistons vraisemblablement à un phénomène de rattrapage en lien avec la décote historique de valorisation des marchés européens, notamment en comparaison de leurs homologues américains. Aussi, les annonces récentes des autorités politiques et monétaires contribuent à l’amélioration du sentiment des investisseurs envers cette zone.
Dans la foulée de la Commission européenne, l’Allemagne a annoncé mercredi dernier son propre plan de relance de 130 milliards d’euros, équivalent à 4% du PIB, témoignant au passage une posture moins dogmatique dans la gestion de ses finances publiques. Jeudi, la BCE a augmenté son programme de rachats d’actifs pandémique (PEPP) de 600 milliards d’euros, un montant supérieur aux attentes initiales, tout en l’étendant jusqu’à fin juin 2021. L’institution monétaire affirme ainsi sa détermination à lutter contre une fragmentation financière de la zone euro alors qu’un récent arrêt de la cour de Karlsruhe avait fait naître des incertitudes sur le bien fondé d’un autre programme de rachats d’actifs (PSPP).
Sur le marché des changes, l’euro s’appréciait contre l’ensemble des devises et se négociait vendredi à 1,13 dollar.
Les marchés obligataires ont également été actifs cette semaine, marquée par une nette pentification de la courbe des taux. Ce mouvement, largement imputable à l’appétit retrouvé pour les actifs risqués, s’est amplifié vendredi avec les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, qui font état de la création de 2,5 millions d’emplois en mai contre 8 millions de suppressions de postes attendues par le consensus des économistes.