Les obligations vertes
2020 est une année particulière à bien des égards, la pandémie du Covid 19 ayant eu des impacts majeurs dans plus d’un domaine. Notre vie au quotidien en a été bouleversée et nombre de changements prennent forme. Côté Financier, les marchés ont également subi cette pandémie et ont leurs lots de changements, positifs pour certains.
De même, 2020 est une année charnière pour la Finance Durable que ce soit en Europe, avec l’importance du Green Deal (Pacte vert pour l’Europe de 1000 milliards d’euros sur les 10 années à venir), qu’avec l’émergence de tout un pan de l’économie qui concentre désormais ses efforts pour un monde plus responsable et plus vert.
Les Greens Bonds ou Obligations Vertes en sont l'une des concrétisations logiques.
Par Ayala Cohen, Gérante/Analyste
#ESG/ISR
13/10/2020
Les émissions obligataires ont pour but de de financer des investissements écologiques. Qu’elles soient l’œuvre des Etats ou des entreprises, elles ne cessent de croitre en nombre et en montant pour prendre très rapidement une place de choix dans nos univers d’investissement.
Après un premier trimestre compliqué qui a vu un recul temporaire des émissions obligataires lors de la 1ère vague du Covid 19, le marché s’est rapidement ressaisi pour reprendre le chemin d’une année exceptionnelle. Ainsi, les nouvelles émissions ont atteint un niveau record de 67 milliards d’euro sur le seul deuxième trimestre 2020, et 574 milliards prévus pour 2021 alors que ce marché ne pesait à peine que 4,5 milliards en 2014. Ce volume est impressionnant et la diversité des émetteurs l’est tout autant.
En effet, si les Etats européens avaient commencé lentement depuis 2016 à lancer leur programme d’obligations vertes, à l’image de la Pologne puis de la France, les choses se sont accélérées cette année : des États au rating « AAA » comme l’Allemagne et la Suède ont lancé leur propre programme d’obligations vertes, et d’autre pays suivent : Danemark, Italie, Portugal, Autriche, France, Espagne… toute l’Europe s’est mise en état de marché même si l’apparition du covid-19 a quelque peu contrarié le calendrier avec des émissions repoussées à plus tard, pour l’Espagne notamment.
Si tout n’est pas totalement Vert (on parle de « Green-Washing* ») la grande majorité de ces programmes d'obligations vertes « souveraines » ont une réelle finalité « verte ». Ils ont pour objet le financement de divers projets comme par exemple le développement des transports à faible émission de carbone et des énergies renouvelables, deux des secteurs les plus polluants qui nécessitent une action immédiate pour atteindre la neutralité carbone à horizon 2050 et répondre aux Accords de Paris.
Du côté des entreprises également, la diversité des gisements augmente progressivement, le secteur industriel faisant de plus en plus appel à ce mode de financement. Des sociétés appartenant aux secteurs de la consommation de base, de l’automobile ou encore des services de communication prennent le relais des secteurs historiquement présents que sont les services aux collectivités et la finance. Néanmoins, en dépit de la croissance impressionnante du marché, la demande dépasse l’offre, de sorte que les nouvelles émissions sont sursouscrites . Il est vrai que le Green Deal, dont un tiers des montants devrait être alloués à ces projets, a s été un incroyable coup de pouce qui alimente la demande en nouveaux produits ISR.
Au final, ces évolutions confirme le dynamise du marché des Green Bonds devenus incontournables en termes d’investissements durables.
VEGA Durable est bien évidemment investi sur cette thématique qui offre une bonne appréhension des enjeux liés au développement durable, que ce soit en termes d’aspects purement financiers comme de critères extra-financiers.
*Anglicisme qui sert à désigner les pratiques consistant à utiliser abusivement un positionnement ou des pratiques écologiques à des fins marketing.